Mardi, le 28 juin 2016
Cher Premier ministre Gallant,
Lors d’une entrevue la semaine dernière sur l’émission radiophonique « Information Morning » de la CBC, un appelant a demandé ce que faisait votre gouvernement pour attirer et appuyer de nouveaux fermiers. Vous avez répondu que le Sommet sur l’Agriculture qui eu lieu l’an passé à Grand-Sault avait été un succès et que l’appui aux nouveaux fermiers était un message qui fut clairement entendu. Vous avez également déclaré que les commentaires et les suggestions étaient bienvenus sur comment réellement mettre en oeuvre le soutien aux nouveaux fermiers. Veuillez trouver ici-bas des idées sur des programmes et des processus qui sont présentement à l’examen ou qui ont été changés récemment par votre gouvernement.
1. Maintenir et développer l’infrastructure rurale. Presque la moitié de la population du Nouveau-Brunswick vit dans les régions rurales. Des centaines de résidents qui utilisent le traversier à Gagetown se sont rassemblés à l’Assemblée législative le mois dernier et ils furent essentiellement ignorés par votre gouvernement. Oui, pour le visiteur moyen, il s’agit seulement d’un détour de 34 km pour aller à l’Autoroute 2 et revenir. Cependant, si quelqu’un apporte des wagons pleins de foin ou bien un tracteur de l’autre côté de la rivière, non seulement ce déplacement prend maintenant la plupart d’une journée, mais cela est incroyablement dangereux pour les fermiers et autres automobilistes, surtout lorsqu’ils traversent le pont sur la rivière St-Jean. Bien que le traversier de Gagetown soit un premier exemple qui vient à l’esprit, le maintient de l’infrastructure rurale ne concerne pas seulement le traversier, cela comprend également les écoles, les cliniques et autres services en milieu rural.
2. Ouvrir le Programme d’assistance au service de garderie pour les fermiers et les propriétaires de petites entreprises. Les premières années de toutes les nouvelles entreprises sont plutôt maigres et beaucoup, beaucoup d’heures supplémentaires sont consacrées à faire démarrer les choses et l’agriculture n’est pas différente. Les familles fermières sont présentement exclues du programme d’Aide au service de garderie. Les raisons données aux fermiers à savoir pourquoi ils sont inadmissibles ont été variées et incohérentes. Le service de garde d’enfants est un facteur réel pour les familles fermières, un facteur suffisamment important pour dissuader les nouveaux fermiers de créer une carrière pour eux-mêmes en agriculture.
3. Amender le Programme d’aide aux études. En incluant seulement les six institutions financées par des fonds publics dans la province, le PAE exclut par le fait même tous les étudiants désirant étudier en agriculture puisque les programmes les plus proches sont en Nouvelle-Écosse, au Québec ou en Ontario. Ce ne sont pas tous les étudiants voulant faire de l’agriculture qui vont aller à un collège d’agriculture ; cependant, un diplôme en agriculture est de plus en plus requis pour des prêts bancaires et des programmes de prêts du gouvernement, y compris le Programme de prêts aux agriculteurs débutants.
4. Instaurer une disposition de procuration de contenu local dans tous les contrats de services alimentaires du gouvernement. Une étude récente publiée par le CéD’ici estime que si seulement 75 % des écoles de la province reproduisaient leur modèle de cafétéria, de café et de service de traiteur, qui comprend le sourçage local d’au moins 30 % de leurs aliments, des ventes de plus de 29 millions de dollars seraient générées et que cela contribuerait plus de 12 millions de dollars au PIB provincial. Ceci n’inclut pas les hôpitaux, les foyers de soins ou les garderies ; alors les estimations ne sont seulement qu’une fraction des retombées économiques totales qu’une politique d’achat local pourrait créer à la fois pour les fermiers et les autres entreprises alimentaires locales.
5. Inclure une fois de plus des cours en agriculture et en arts ménagers dans le curriculum. Les connaissances alimentaires sont très importantes lorsque l’on parle de la santé générale. Plusieurs écoles ont réussi à organiser des jardins, des cours de cuisine et d’arts ménagers. Les conseillers en orientation et en carrière ont besoin de formation sur les carrières en agriculture. L’examen actuel des programmes d’enseignement est une excellente opportunité de s’assurer que les connaissances alimentaires essentielles, les systèmes alimentaires et les compétences en agriculture soient incluses à tous les niveaux d’éducation, de sorte que les étudiants soient au courant que l’agriculture est, en effet, une vraie option de carrière.
Pourquoi est-ce important? Eh bien, en 2011, seulement 235 des fermiers du Nouveau-Brunswick étaient âgés de moins de 35 ans. Nous avons une abondance de terres inutilisées ou sous-utilisées, une ressource renouvelable qui, en comparaison avec le reste du pays, est relativement abordable. Les opportunités sont tellement bonnes qu’elles sont mises à profit par les sociétés de placement, ce qui nous pose quelques questions corollaires : si c’est si bon pour les sociétés de placement, pourquoi est-ce que l’investissement en agriculture n’est-il pas assez bon pour notre gouvernement ? À qui voulons-nous qu’appartiennent nos terres ? À qui veut-on donner le contrôle de notre approvisionnement alimentaire ?
Investissons dans les nouveaux fermiers du Nouveau-Brunswick afin de renforcer notre économie de production alimentaire locale, stimuler l’entreprenariat et les emplois en milieu rural, et augmenter le montant d’aliments sains, abordables et produits localement qui peuvent être disponible à l’année longue. Nous avons bien hâte de vous rencontrer pour discuter comment cette collaboration interministérielle peut travailler de concert dans le cadre d’une stratégie plus globale du gouvernment afin d’augmenter le nombre de fermiers et de fermières au Nouveau-Brunswick.
Bien à vous,
Amanda Wildeman
Directrice générale
Union nationale des fermiers – NB
info@nfunb.org
(506) 260-0087
Cc : Hon. Rick Doucet, Ministre de l’Agriculture, de l’Aquaculture et des Pêches