« Il y a trois types de mensonges : des mensonges, des maudits mensonges et des statistiques.» – Benjamin Disraeli
Cela peut sembler déplacé de trouver un article sur le produit intérieur brut (PIB) dans une publication de l’UNF, mais c’est souvent un sujet de discussion et rarement un sujet d’évaluation critique. Selon le dictionnaire métier, le PIB est « la valeur de la production globale de biens et de services d’un pays (typiquement durant une année financière) au prix du marché, excluant les revenus nets de l’étranger. » Les dirigeants commerciaux et les politiciens réagissent positivement à la publication des statistiques du PIB, s’il y a croissance, et négativement si le PIB est faible ou absent. Les programmes économiques gouvernementaux sont conçus de sorte à encourager la croissance du PIB. Les réponses réflexes à la publication des chiffres du PIB sont dénuées de sens parce que le PIB n’est pas une mesure exacte de la santé économique, encore moins du bien-être social et individuel.
Les statistiques du PIB peuvent refléter une augmentation des biens et services qui ont une valeur pour nous tous, tels l’habitation éconergétique, une amélioration de la qualité et de la disponibilité de la nourriture, ainsi qu’un meilleur accès à l’éducation. Cependant, la croissance du PIB peut également signaler une activité économique douteuse, telle que participer à une guerre, ou augmenter le crime, la pollution et les problèmes de santé.
Les aliments hautement transformés sont un exemple d’un produit à valeur ajoutée qui augmente le PIB. Ces aliments sont reliés à un bon nombre de problèmes de santé qui doivent être abordés par des médecins, des infirmières et des techniciens de laboratoire, avec de l’équipement médical. Bien que ces problèmes de santé fassent monter le PIB, ils mènent à une moins bonne santé au niveau de l’individu. Les aliments entiers, préparés à la maison, n’ont pas un impact équivalent sur le PIB, mais ils représentent une meilleure santé et des épargnes financières au niveau personnel et familial. Les achats d’articles de consommation à usage unique qui finissent rapidement dans les sites d’enfouissement peuvent également stimuler le PIB s’ils sont produits au Canada, mais ils font très peu pour le bien-être personnel, surtout s’ils sont financés par la dette des consommateurs.
Les statistiques ne contribuent pas toujours une compréhension exacte de la place des fermes et des fermiers dans notre économie et elles peuvent, de fait, créer une fausse impression. Une ferme familiale peut produire pour le marché, mais aussi partiellement pour sa propre subsistance ; c’est-à-dire, produire de la nourriture, du carburant et des matériaux de construction pour répondre aux besoins des membres de la famille. Malheureusement, cette production est invisible et ne contribue jamais aux statistiques du PIB.
En tant que fermiers et membres de la communauté, nous ne devrions pas évaluer les programmes et les politiques sur la base de statistiques qui ne reflètent pas notre réalité. Toutes les fermes devraient être valorisées pour ce qu’elles contribuent à nos communautés et nos économies, pas seulement celles dont la productivité est captée par les statistiques. C’est la responsabilité de l’UNF de tenir compte de ceci lors de l’évaluation des initiatives gouvernementales qui empiètent sur les fermiers.
En solidarité,
Ted Wiggans
Président de l’UNF-NB,
Membre du CA de l’UNF nationale